Google déclare la guerre à Amazon dans le cloud
Le géant du web muscle ses services de développement et d’hébergement cloud pour concurrencer Amazon Web Services, qui domine ce marché. Objectif : capter le plus de développeurs possible pour constituer un écosystème.
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Des serveurs virtuels à la
demande, des langages de développement, du stockage sous toutes ses
formes, des API à la pelle, etc. Google a décidé de mettre les grands
moyens pour s’imposer dans un domaine dans lequel, bizarrement, il est
un peu à la traîne : la mise à disposition d’une plateforme pour le
développement et l’hébergement d’applications en mode cloud, un type de
service dont les entreprises, les éditeurs de logiciels et les
développeurs raffolent actuellement. Celui qui arrivera à constituer un
puissant écosystème de développeurs autour de sa plateforme cloud aura
un avantage dans les futures batailles technologiques.
Or sur ce créneau, il y a déjà un
leader, c’est Amazon Web Services (AWS). Selon le cabinet 451 Research,
la filiale technologique du vendeur en ligne domine le marché « IaaS »,
c’est-à-dire la vente de serveurs virtuels à la demande, avec 19 % de
parts de marché. Dans la Silicon Valley, AWS est même devenu un acteur
incontournable, une sorte de Bricomarché tout-puissant pour les services
high-tech. Toute startup numérique californienne passera, un moment
donné ou un autre, par la case Amazon pour louer quelques machines
virtuelles, que ce soit pour développer un site web en PHP ou réaliser
des calculs complexes.
Google recycle sa technologie interne pour en faire des produits
A
l’inverse, Google n’est même pas cité dans le classement de 451
Research, alors que l’éditeur de Mountain View est quand même le roi des
services cloud grand public (Search, Gmail, Drive,...). Comment est-ce
possible ? Le fait est que la firme vient à peine de lancer sa propre
offre de serveurs virtuels, sous le nom de Compute Engine. L’avance
d’Amazon risque donc de durer encore un certain temps.
Mais Google a un certain nombre d’atouts
dans son jeu. Tout d’abord, il dispose d’une infrastructure matérielle
irréprochable. Ses fameux datacenters sont reliés par un backbone fibre
optique privé, permettant d’assurer d’excellents temps de réponse. Par
ailleurs, l’éditeur propose des services basés sur les avancées
technologiques et les algorithmes qui ont fait tout le succès de Google.
Ainsi, le système de fichiers Google
File System se retrouve dans l’offre Cloud Storage. Big Table, la base
de données NoSQL de Google, est à la base de l’offre Cloud Datastore.
L’algorithme Dremel, qui permet d’analyser de très larges sets de
données (Big Data), a été « repackagé » pour créer Big Query. D’autres
algorithmes, que Google utilise en interne, devraient également être
recyclés dans le futur pour former des services commercialisables.
Ainsi, on peut supposer que l’éditeur publiera bientôt un produit basé
sur Spanner, une base de données relationnelle distribuée, développé
après Big Table. Idem pour Colossus, la nouvelle version du système de
fichiers utilisé par Google.
Des serveurs virtuels payés à la minute
Google
joue également sur le prix. Les serveurs virtuels proposés par Google
sont tarifés à la minute, alors que ceux d’Amazon sont payés à l’heure.
Selon l’éditeur, cela permettrait de créer des services plus dynamiques
et réactifs. Enfin, les développeurs d’applications mobiles sont
particulièrement en ligne de mire. Avec Cloud Endpoints, Google propose
du code prémâché permettant de construire les arrière-boutiques des
applications mobiles : bases de données, systèmes d’authentification,
géolocalisation, systèmes de notification, etc.
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